Découvrez les métiers clés de la rénovation énergétique

 

Introduction

La rénovation énergétique des bâtiments est devenue un enjeu majeur dans la lutte contre le changement climatique. Ce secteur en pleine expansion offre de nombreuses opportunités professionnelles, avec une demande croissante pour des experts qualifiés. Les métiers de la rénovation énergétique jouent un rôle crucial dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements et des bâtiments commerciaux, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone et les coûts énergétiques.

Cet article examine les principaux métiers de la rénovation énergétique, du diagnostic initial à la mise en œuvre des solutions. Nous explorerons les rôles clés dans la conception, tels que les experts en isolation et les spécialistes en ventilation. Nous aborderons également les métiers de l’exécution, comme les artisans spécialisés en chauffage et les installateurs de pompes à chaleur. Enfin, nous nous pencherons sur les professionnels du suivi et du contrôle, essentiels pour garantir la qualité et l’efficacité des travaux de rénovation énergétique.

Le marché de la rénovation énergétique

État des lieux du parc immobilier

Le marché de la rénovation énergétique des bâtiments en France connaît une croissance significative, stimulée par des enjeux énergétiques, climatiques et sociaux pressants. En 2022, l’activité d’entretien-rénovation dans le secteur du bâtiment a atteint un chiffre d’affaires estimé à 95 milliards d’euros, dont 23,8% étaient consacrés à la rénovation énergétique. Cette tendance reflète l’importance croissante accordée à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements et des bâtiments commerciaux.

Les objectifs gouvernementaux

Le gouvernement français a fixé des objectifs ambitieux pour la rénovation énergétique du parc immobilier. La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 prévoit que l’ensemble des bâtiments soit rénové selon les normes « bâtiment basse consommation » d’ici 2050. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de rénover 500 000 logements par an, dont la moitié occupée par des ménages aux revenus modestes. Le gouvernement a même revu cet objectif à la hausse, visant 900 000 rénovations annuelles d’ici 2030.

Le scénario de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) prévoit d’atteindre 50 000 rénovations de logements par an à l’horizon 2030. Pour y parvenir, il est estimé qu’un investissement supplémentaire de 21 milliards d’euros sera nécessaire entre 2023 et 2030 pour les travaux de rénovation énergétique des logements dans les secteurs privé et public.

Les aides financières disponibles

Pour soutenir ces objectifs, le gouvernement a mis en place plusieurs dispositifs d’aide financière :

  1. MaPrimeRénov’ : Cette aide de l’État s’adapte aux revenus des propriétaires et finance des travaux tels que le changement de système de chauffage, l’amélioration de l’isolation ou de la ventilation. Elle est accessible à tous les propriétaires, qu’ils soient occupants, bailleurs ou copropriétaires.
  2. MaPrimeRénov’ Sérénité : Ce dispositif finance des travaux de rénovation globale permettant un gain énergétique d’au moins 35%.
  3. MaPrimeRénov’ Copropriété : Cette aide simplifie le financement des travaux de rénovation énergétique en parties communes pour les copropriétés.
  4. Certificats d’économies d’énergie (CEE) : Ce dispositif oblige les fournisseurs d’énergie à promouvoir des actions d’amélioration de la performance énergétique auprès des consommateurs.
  5. TVA à taux réduit : Cette mesure s’applique aux travaux de rénovation énergétique, réduisant ainsi le coût global pour les propriétaires.

Ces aides peuvent être bonifiées lorsque les travaux permettent d’atteindre une étiquette de performance énergétique A ou B, ou de sortir le logement du statut de passoire thermique (étiquette énergie F ou G avant travaux).

Malgré ces initiatives, des défis persistent. En 2023, le gouvernement n’a pas atteint son objectif de 200 000 rénovations d’ampleur, en partie à cause de la complexité des dispositifs d’aide. Le ministre Christophe Béchu a souligné la nécessité de simplifier ces processus pour encourager davantage de rénovations énergétiques.

Les métiers de la conception

La rénovation énergétique nécessite l’expertise de professionnels spécialisés pour concevoir des solutions efficaces et durables. Deux métiers clés se distinguent dans cette phase cruciale : l’architecte spécialisé en rénovation énergétique et l’ingénieur en efficacité énergétique.

L’architecte spécialisé en rénovation énergétique

L’architecte joue un rôle essentiel dans la rénovation énergétique des bâtiments. Sa mission commence par un diagnostic approfondi de l’état actuel du logement. Il évalue la qualité de l’isolation thermique, les performances des équipements de chauffage et l’efficacité du système de ventilation. Cette analyse détaillée permet de déterminer avec précision les travaux de rénovation énergétique à entreprendre.

Une fois l’audit énergétique effectué, l’architecte planifie les différentes étapes de la rénovation. Généralement, il recommande de commencer par les travaux d’isolation pour réduire les pertes thermiques. Ensuite, il préconise souvent le remplacement du système de chauffage et d’eau chaude sanitaire par des équipements plus performants, tels que des pompes à chaleur ou des chaudières à condensation. L’architecte peut également suggérer l’installation d’un nouveau système de ventilation ou d’appareils de régulation thermique.

En plus de la conception technique, l’architecte guide le client dans le choix des prestataires certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour réaliser les travaux. Cette certification est souvent nécessaire pour bénéficier d’aides financières. L’architecte assure également le suivi du chantier jusqu’à sa finalisation, garantissant ainsi la qualité des travaux et le respect des normes en vigueur.

Sa connaissance approfondie de la réglementation thermique et des dispositifs d’aide financière, tels que MaPrimeRénov’, permet à l’architecte de s’assurer que les travaux sont conformes aux exigences légales et éligibles aux différentes subventions disponibles.

L’ingénieur en efficacité énergétique

L’ingénieur en efficacité énergétique est un expert en optimisation de la consommation d’énergie dans les bâtiments. Il possède une expertise pointue en calculs énergétiques et thermiques, ainsi qu’une maîtrise des techniques du bâtiment, notamment en matière d’isolation thermique et d’étanchéité.

Ses principales missions consistent à proposer des actions de performance énergétique, budgétiser les opérations d’économies d’énergie et mettre en œuvre un plan d’économies d’énergie. L’ingénieur collecte et analyse les données de consommation énergétique, visite les sites concernés et utilise des logiciels spécialisés pour modéliser les bâtiments et réaliser des simulations thermiques.

En se basant sur ces analyses, l’ingénieur propose des scénarios chiffrés permettant au maître d’ouvrage de choisir le projet le plus adapté à ses besoins et à son budget. Il rédige des cahiers des charges, assiste les clients dans la sélection des entreprises et suit le déroulement des travaux pour s’assurer de l’atteinte des objectifs de performance.

L’ingénieur en efficacité énergétique doit être au fait des dernières innovations technologiques et réglementaires. Il doit également posséder d’excellentes compétences en communication pour expliquer ses recommandations aux clients et collaborer efficacement avec les différents intervenants du projet.

Ces deux métiers, complémentaires, sont essentiels pour concevoir et mettre en œuvre des solutions de rénovation énergétique efficaces et adaptées à chaque projet.

Les métiers de l’exécution

Le plombier-chauffagiste

Le plombier-chauffagiste joue un rôle crucial dans la rénovation énergétique. Ce professionnel polyvalent installe, répare et entretient les appareils sanitaires et thermiques dans divers types de bâtiments. Ses compétences s’étendent de la pose de tuyaux et robinets à l’installation de systèmes de chauffage complexes.

Dans le cadre de la rénovation énergétique, le plombier-chauffagiste intervient pour optimiser l’efficacité des installations. Il installe des chaudières à haute performance énergétique, des pompes à chaleur et des systèmes de chauffage au sol. Son expertise est essentielle pour réduire la consommation d’énergie tout en améliorant le confort thermique des occupants.

Les tâches du plombier-chauffagiste comprennent :

  1. L’installation et la maintenance des systèmes de plomberie et de chauffage
  2. La résolution de problèmes tels que les fuites d’eau et les pannes de chauffage
  3. L’adaptation aux nouvelles technologies et aux énergies renouvelables

Pour exercer ce métier, une formation professionnelle est recommandée. Les diplômes vont du CAP au Bac+2, avec des options spécialisées en installations sanitaires et thermiques. La rémunération varie selon l’expérience, allant de 18 000 à 36 000 euros brut par an pour un salarié, et jusqu’à 5 000 euros net par mois pour un indépendant expérimenté.

L’électricien spécialisé en domotique

L’électricien spécialisé en domotique est un acteur clé dans la modernisation des bâtiments pour une meilleure efficacité énergétique. Il conçoit et installe des systèmes électroniques « intelligents » qui permettent de gérer l’électricité d’un bâtiment de manière optimale, contribuant ainsi aux économies d’énergie.

Ses principales responsabilités incluent :

  • L’installation de systèmes de gestion automatisée pour l’éclairage, le chauffage et les volets
  • La mise en place de dispositifs de surveillance de la consommation énergétique
  • La programmation de systèmes domotiques pour optimiser l’utilisation de l’énergie

L’électricien en domotique doit posséder des compétences en électricité, en électronique et en informatique. Il doit être capable de lire des plans, d’installer des câbles et des tableaux électriques, et de programmer des systèmes complexes. La communication avec les clients est également cruciale, car il doit expliquer le fonctionnement des installations.

Le façadier-isolateur

Le façadier-isolateur est un professionnel essentiel dans la rénovation énergétique des bâtiments. Son rôle principal est de préparer et d’isoler les façades extérieures, contribuant ainsi à améliorer significativement la performance thermique des bâtiments.

Les principales tâches du façadier-isolateur comprennent :

  1. La préparation des surfaces avant l’isolation
  2. L’identification et le traitement des ponts thermiques
  3. La pose de revêtements isolants et de panneaux isolants
  4. L’application de finitions esthétiques et protectrices

Le façadier-isolateur doit avoir une connaissance approfondie des différents matériaux isolants et des techniques d’application. Il doit également être capable d’identifier les ponts thermiques, ces zones de faiblesse thermique qui peuvent compromettre l’efficacité de l’isolation.

Dans le processus de rénovation énergétique, le façadier-isolateur travaille en étroite collaboration avec d’autres professionnels, tels que les architectes et les ingénieurs en efficacité énergétique. Son travail est crucial pour atteindre les objectifs de performance énergétique fixés par le gouvernement, notamment la rénovation de 500 000 logements par an selon les normes « bâtiment basse consommation ».

Ces trois métiers – plombier-chauffagiste, électricien spécialisé en domotique et façadier-isolateur – sont au cœur de la rénovation énergétique. Leur expertise combinée permet d’optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments, contribuant ainsi à la réduction de la consommation d’énergie et à la lutte contre le changement climatique.

Les métiers du suivi et du contrôle

Le chargé d’affaires en rénovation énergétique

Le chargé d’affaires en rénovation énergétique du bâtiment (CAREB) joue un rôle crucial dans la transition énergétique. Ce professionnel spécialisé dans l’évaluation thermique et énergétique des bâtiments gère les projets de rénovation de bout en bout. Il assure une fonction de conseiller et de coordinateur, sans réaliser lui-même les travaux de rénovation.

Le CAREB doit maîtriser un large éventail de compétences techniques et réglementaires. Il possède une solide connaissance des principes de thermique du bâtiment, des systèmes énergétiques et des techniques de rénovation. Ses principales responsabilités comprennent la réalisation d’audits énergétiques, l’analyse des performances énergétiques des bâtiments et la proposition de solutions pour réduire la consommation énergétique.

En matière de gestion de projet, le CAREB planifie, organise et suit les travaux. Il coordonne les différentes phases du projet, de la conception à la réalisation, en passant par le contrôle de la qualité et l’évaluation des résultats. Sa capacité à communiquer efficacement avec divers interlocuteurs est essentielle. Il doit pouvoir expliquer des concepts techniques de manière claire, négocier avec les fournisseurs et collaborer avec les architectes et les bureaux d’études techniques.

Le CAREB doit également maîtriser les réglementations en vigueur, les normes environnementales et les dispositifs d’aide financière. Il se tient informé des évolutions législatives et des certifications nécessaires, comme le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), indispensable pour exercer dans ce domaine.

Le contrôleur technique spécialisé

Le contrôleur technique joue un rôle important dans l’acte de construire en contribuant, par ses avis, à la prévention des aléas techniques susceptibles d’affecter les ouvrages. Il s’assure du respect des règles de l’art et des réglementations en vigueur, limitant ainsi les risques de sinistres.

Le contrôleur technique intervient dans toutes les phases de la construction, de la conception à la réalisation des travaux jusqu’à la réception de l’ouvrage. Il formule des avis par rapport à un référentiel réglementaire donné, dans le cadre d’un contrat qui le lie directement au maître de l’ouvrage. Son intervention se fait en toute indépendance, et il s’interdit toute préconisation technique.

Bien que le contrôle technique ne soit obligatoire que pour certaines opérations de construction, de nombreux maîtres d’ouvrages y font appel pour garantir la qualité de leurs projets. L’intervention d’un contrôleur technique constitue une véritable mission de prévention des risques en termes de sinistres et présente un réel intérêt dans le cadre des assurances obligatoires.

Les avis du contrôleur technique sont formalisés à chaque étape du projet par des avis écrits transmis au maître d’ouvrage. L’achèvement de la phase de conception se matérialise par la réalisation du RICT (Rapport Initial de Contrôle Technique), établi sur la base des documents de conception et de consultation des entreprises. Ce rapport est idéalement diffusé avant la signature des marchés pour que les entreprises puissent en tenir compte.

Conclusion

La rénovation énergétique a un impact considérable sur notre environnement et notre économie. Les métiers clés présentés, de l’architecte spécialisé au contrôleur technique, jouent tous un rôle crucial pour améliorer l’efficacité énergétique de nos bâtiments. Leur expertise combinée permet de mettre en place des solutions durables et de réduire notre consommation d’énergie.

Au final, le secteur de la rénovation énergétique offre de belles perspectives d’emploi et de carrière. Avec les objectifs ambitieux fixés par le gouvernement et les aides financières disponibles, la demande pour ces professionnels qualifiés ne cesse de croître. Cela ouvre la voie à un avenir plus vert et plus durable pour notre parc immobilier.